Archives de juin, 2021

@IAM – Première vague 6.5/10

Publié: 25 juin 2021 dans Musique

Deux ans après Yasuke, leur neuvième album, le groupe IAM revient avec ce nouvel EP de six titres nommé Première vague. Bien que l’on imagine aisément d’où provient l’inspiration pour le titre, Première vague demeure plus décousu artistiquement parlant que ce sur quoi il nous propose sur leur album complet. Donc moins de ligne directrice mais tout de même de bons beats et du bon son.

Jay Jay – Bloc 2000 7/10

Publié: 25 juin 2021 dans Musique

Il possède un flow semblable à Sarahmé et “l’attaque” de son mentor Souldia mais il n’a que 12 ans! Ainsi le rappeur de Limoilou d’origine congolaise fait office de diamant brute et possède déjà plusieurs qualités laissant reluire une belle carrière devant lui. Il dépeint sa réalité avec talent et lucidité. Possédant un flow polyvalent le jeune homme nous présente son quartier, ses amis, ses origines et son amour pour sa famille. Surprenamment dans un son très “Old School” Bloc 2020 nous annonce avec force qu’il faudra le suivre de très près.

The Golden Casket est une œuvre complexe mais terriblement accrocheuse et accessible. Le tempo y est variable tout comme le style des chansons mais l’album garde un belle homogénéité. C’est sur fond de Rock psychédélique que Modest Mouse revient après six ans d’absence. Un album où il n’y a pas que les chansons de réfléchies mais aussi un album pensé dans sa globalité.

Comment cela est-il possible… mais je crois bien que I Lie Here Buried with My Rings and My Dresses est encore plus violent que son précédent God Has Nothing to Do with this Leave Him Out of It. Un cartharsis puissant, autant qu’un exutoire révélateur. Rebel jusque dans le sang, la musique de Backxwash fait fit de toutes les conventions tandisque la prose attaque tout les tabous (Santé mental, identité de genre et sexuelle). Très sombre, I Lie Here Buried with My Rings and My Dresses ne releve définitivement pas de l’écoute de plaisance et se tient très loin de la facilité. Immensément émotif, Mutinta livre une oeuvre intense sur la souffrance mais aussi ses la réalisation. Un univers entre Hip-Hop et Metal difficile d’approche mais salvateur.

Robert Charlebois est un des rare à avoir été même ré de la garde rapprochée de Réjean Ducharme; tellement que je me demande comment ça que cet album n’existait pas déjà!? Revisiter (comprendre leur offrir des nouveaux arrangements plus modernes) les chansons écrite par Ducharme et souvent composés par Charlebois est une évidence. Ainsi les Le violent seul (S’chut tanné), Mon pays, Manche de pelle et Fais-toi z’en pas se font par moment mélancolique, alors qu’à d’autres moments plus agacés. L’album se veut un hommage à leur complicité et à la plume de l’auteur énigmatique que fut Ducharme.

La formation menée par Martin Blackburn est de retour avec un nouvel album intitulé L’heure idéale. Le groupe y poursuit l’évolution mélodique de son prédécesseur. Ainsi, on tourne en des temps Pop/Punk psychédélique mais maintenant légèrement plus sobre et étrangement plus sombre. Les guitares sont plus soignées, moins saturées; mais c’est surtout les voix qui surprennent car elles se retrouvent maintenant bien en avant dans le mix mais leur nombreuses couches rendent certaine paroles inaudibles.

En plus d’être une auto production, Inwards & Onwards est résolument une œuvre de transition et d’exploration pour Half Moon Run. Ainsi, sent renier leur racines, on peut aisément entendre que le groupe tente de nouvelle avenue – comme sur la très sombre It’s True. Le groupe de montréal embrasse pleinement son côté orchestral mais plonge aussi dans la douceur acoustique sans gêne. Un superbe tremplin vers de bien belles choses.

Mayfly – Essence 7/10

Publié: 17 juin 2021 dans Musique

Mayfly (Charlie Kunce et d’Emma Cochrane) propose, sur leur premier EP, une œuvre d’une profonde sensibilité qui s’exprime par la douceur et la fragilité. L’Essence même de la dualité entre la légèreté que procure le sentiment amoureux à la dureté de celui ressentie face à un amour perdu. Un espace où s’évader et suivre ses rêves est le carburant.

Miels c’est la rencontre entre l’américaine Paige Barlow et son accent du Sud américain et le québécois Jean-François Lussier. Strip-tease Rock ou les protagonistes s’embrasse et s’enlacent avec passion et force. De la voix puissante et éraillée de Paige rencontre la guitare rutilante de Jean-François. Il en résulte un groove Rock suave, portant des paroles lascives, presque pornographiques. Un machine bien huilée qui suinte encore et parfaite pour l’été.

Dans l’ventre du pays de Liliane Pellerin se présente un peu comme un théâtre musical mariant poésie existentielle et modernisme et rappelant la travail de Brigitte Saint-Aubain sur son Design intérieur. Un pèlerinage où l’individualisme mène à l’universelle. Douce, la voix de Liliane apporte lumière sur une musique sombre par moment. Œuvre d’émancipation qui requiert toute votre attention afin de faire éclore tout la beauté car sinon vous passerez à côté.

Du Pop/Rock en français avec des touche de Punk ou comme ils le disent eux-mêmes avec humour: « Du Punk de matante »! Alors des guitares électriques de l’énergie et beaucoup de simplicité. Tantôt militant, tantôt plus personnels, les textes ne passent pas par quatre chemins et vont directement au but. Accrocheur à souhaits, ce nouveau projet de David Jalbert et Marc-André Rioux ne réinvente absolument rien mais s’écoute avec bonheur sans aucunement avoir à se casser la tête. Parce que l’été, après tout, c’est fait pour jouer!

C’est à un retour plus mordant, presque hargneux, que nous convie Garbage sur No Gods No Masters, leur nouvel album de matériel original. Guitares puissante et beaucoup de fuzz sur un fond d’Electro. Légèrement à contre-courant, le groupe propose un son plus Rock lourd que la tendance actuelle et ça fait un bien immense.

André Dédé Vander se commet rarement en “solo” alors lorsque ça arrive, je déguste. Surtout que Une fois au chalet est plutôt un EP qu’un LP. Œuvre personnelle, il y aborde la fin de vie, l’alzheimer, la surconsommation ainsi que la violence conjugale avec sa voix caverneuse. Bien que légèrement linéaire, le EP bénéficie d’une poésie riche couchée sur des rythmiques aux effluves Dub sortants des propositions actuelles et oscillant habilement entre la grande chanson et la modernité.

Son premier album seul au piano publié par la célèbre étiquette Deutsche Grammophon, Yannick Nézet-Séguin a de quoi être fier! Surtout que ses relectures des pièces de Debussy, Chopin, Brahms, Scarlatti, Rachmaninoff, Mozart, Bach, Shostakovich, Schubert, Berio et Haydn, son Introspection demeure une œuvre personnelle et sentimentale. Apaisant, Le Maestro nous berce cette fois de manière beaucoup plus dépouillée avec une maîtrise remarquable de son instrument. Yannick Nézet-Séguin, ni fait guère de démonstration de grande virtuosité mais prouve plutôt que la beauté réside aussi dans la simplicité.

Avec le temps, Crowded House à fignoler son identité musicale à un point tel qui est devenue sans grande surprise; toujours méticuleusement bien fait et livré mais un peu simple. J’ai été réellement accroché à partir de Goodnight Everyone (la 7e pièce) qui enfin laissait un peu de place à la musique avec quelques ponts musicaux. Joie renouvelé avec la suivante Too Good for this World; une grande chanson avec variations rythmiques – avenue qui se poursuit, pour mon grand plaisir, jusqu’à la fin de l’album.

Ah les “supergroupe” souvent plus décevant que stimulant. Avec Hildegard, c’est tout le contraire. Hildegard est formé d’Helena Deland et d’Ouri; une auteure-compositrice-interprète et une exploratrice des sonorités Electro des plus douée. Le résultat est fascinant! Après tout, il n’était pas gagné d’avance s’entremêler adroitement l’univers léché de Ouri et celui plus granuleux de Deland. Si le résultat est froid (tout comme la pochette d’ailleurs) il s’en dégage des textures riches et intrigantes à fort pouvoir de revenez-y. Enfin un “supergroupe” qui ne fait pas que du millage sur l’univers de l’un et l’autre mais qui plutôt les transcende afin d’offrir une réelle nouvelle identité.

Après un album et quelques titre sous le nom de The Vast, c’est maintenant Roquemore qui orne en haut de la marquise. Il nous livre avec cet album homonyme, une œuvre Rock orchestrale rythmée, sombre mais aussi salvatrice. Sur Roquemore, il est question de doutes, du chaos mais aussi d’espoir. Ainsi, grâce à un heureux mélange des cordes et des synthétiseurs, son univers Rock oscille autant entre Pink Floyd que Tame Impala, avec quelques relents d’Arcade Fire. Album riche qui n’a probablement pas tout révéler ses secrets à la première écoute.