Bande sonore du plus récent film de Stéphane Lafleur, Viking se déploie dans la lenteur et plane entre nos deux oreilles en y déposant une angoise ambiante juste assez planante pour accompagner l’aspect espace du film mais paradoxalement tout aussi terre-à-terre. Minimaliste, on se plaît à découvrire les petits détails sonores.
Peut-on parler de maturité avec les Yeah Yeah Yeahs ! pas certain mais Cool it Down est résolument moins Punk et même moins Grunge que ce à quoi la bande à Karen O nous a habitué. L’instrumentation et la voix emblématique de Karen sont toujours au rendez-vous, tout comme sa prose éclectique mais du reste YYYs explore beaucoup plus qu’avant sur Cool it Down. Un bon retour qui saura satisfaire les fans mais qui peinera probablement à convaincre les autres.
Finalement Groenland n’aura pas de suite (du moins dans l’immédiat). Libre, Sabrina Halde propose donc son premier album solo tout en douceur. Cette disollution est partout sur The Flow… douloureuse… peut-être… triste… définitivement. « I’d rather choose to be on my own / Than working for two and still feel alone » chante-t-elle sur la pièce d’ouverture Circle. Offrant des mélodies plus dépouillées (sauf sur Something Left to Save, la plus rythmée des onze). Halde n’est probablement pas encore à 100% elle-même sur The Flow mais elle nous donne résolument l’envie de suivre son courant car sa route ne fait que commencer.
Après une série de EPs, Alias propose avec Jozef, son premier album complet; une excellente façon de bien s’immerger dans son univers Rock juste assez « Old School » parsemé d’influence Prog et cinématographique. Avec ses crescendos épiques et son énergie brute Alias dépend une trame sonore ou son personnage, Jozef, erre au sein d’une chronologie non-linéaire interpellant l’imaginaire de l’auditeur avec intelligence. Garage mais aucunement brouillon Jozef arrivait rempli de promesses et à la fin de son écoute, force est d’admettre qu’il les a pas mal toutes bien livré. PS Quelle belle pochette!
Près de six mois après Digital Damage, Emma Beko revient avec Superficial Stains et conclue ainsi cette proposition en deux temps. Superficial Stains lui permet de se dévoiler encore un peu plus avec une prose toujours plus personnelle. Transformant en beauté sa vulnérabilité poursuit son voyage vers la guérison, l’artiste continu son exploration en terrain Lo-Fi/Rap. Ainsi, si le deux EPs explorait le désir d’émancipation aux Superficial Stains (titre qu’on devine d’une grande ironie), le tout culmine avec l’ajout de piano (Promise) et de cordes (Voice Memo) mais aussi avec un solo de guitare mordant (Happiest) démotrant que Beko est loin d’avoir finit de nous dévoiler tout l’entendu de son talent.
Pierre Lapointe croise sa voix avec celle de l’autrice-compositrice-interprète française Fishbach sur l’ouverture de la bande sonore du film L’Origine du mal (Sébastien Marnier) qu’il a composé avec lson fidèle acolyte Philippe Brault. Sombre et même angoissante par moments, la bande originale risque d’acompagner à merveille les images du film donc la sortie québécoise est prévue pour le début 2023 mais s’avère un brin hermétique lors d’une écoute « stand alone » N’empêche que l’ambiance est là et que l’Halloween s’en vient à grands pas…
Nos Monster Truck Canadien sont de retrour à la guerre avec Warriors, un quatrième album hyper bien huilé. Car s’il ne réinvente en rien la roue leur bon vieux Hard Rock énergique et aux rythmes mordants viennent de nouveau nous botter le derrière avec des gros riffs sales et décapants. Tout est au rendez-vous; la passion, le plaisir de jouer comme l’envie de se défouler. Requiérant une seconde fois les services de Chris Robertson des Black Stones Cherry, la vide « Old School » de Monster Truck gagne en vérité. Nous ne somme aucunement dans un pastiche mais bel et bien dans un véritable amour des guitares, du cheveux louse et de laissez le bon temps rouler.
Avec l’aide de Nora, la fille du regretté Woody Guthrie, les Dropkick Murphys ont mis en musique quelques écrits orphelins du grand monsieur du Country. Ainsi est né This Machine Still Kills Fascists, probablement le plus accessible album des Dropkick Murphys conséquemment le moins Punk et surprenamment le plus Country. Totalement plaisant et parfaitement à sa place dans leur discographie de part sa désinvolture ET une oeuvre qu’aurait assurément apprécié Guthrie de par son côté plus unplugged, This Machine Still Kills Fascists est livré avec aplomb, admiration et beaucoup de plaisir!
En musique, il est souvent question de « retour aux sources » mais dans le cas de ce nouvel album homonyme des Bad Plus il s’agit plutôt d’un renouveau. Oui au fil de leur vingt ans de carrière le trio s’est souvent associé avec des artistes de renom dont Joshua Redman en 2001 mais se présente maintenant pour la première fois comme un quartet (Reid Anderson, David King, Ben Monder et Chris Speed). Ainsi, pour la première fois les racines du groupe ne repose plus uniquement sur le piano (Ben Monder et guitariste et Chris Speed saxophoniste). Il en résulte un son plus Jazz mais aussi une démarche Prog plus approfondie, plus soutenue. Très énergique The Bad Plus poursuit son exploration et défriche même peut-être encore plus que par le passé même si le véhicule semble plus accessible.C’est pas mal ça que l’on appelle avancer.
BoBo OnO, c’est le projet ainsi que l’alter ego de Nicolas Beaudoin (Dany Placard, Laura Sauvage, PONI). Pour sa première proposition, il nous offre Fluxus; un album de Pop/Rock très groovy graces à ses touches de Funk. BoBo OnO ne s’arrête pas là par contre; celui qui se dit le « possible fils illégitime de Yoko échappé à Dolbeau il y a 40 ans » se frotte aussi à la musique Prsych avec aisance et toujours dans un bonheur contagieux. Inspiré et un brin ésotérique, l’aura de OnO à vite fait de se faire rassembleur lui permettant de compter sur la présence de Dany Placard, Julie Doiron, Olivier Langevin, François Lafontaine ou encore d’Anna Frances Meyer. Accrocheuses, les chansons de Fluxus, ont peut-être fini par me donner l’impression de se ressembler un brin les unes des autres mais sont demeurées diablement divertissantes du début à la fin.
De retour après une pause de cinq ans, Björk propose Fossora, une œuvre viscérale. Inventif sur le plan des orchestrations, Fossora est plutôt rugueux dans rythmiques. Si Björk peu par moment être plus incisive – comme sur la pièce titre ou les beats se déploient de manière abrasive, c’est souvent dans l’émerveillement qu’elle puise bec de riches en variées orchestrations. Complexe musicalement avec ses nombreuse cadences syncopées et plus terrestre (autant que peu l’être Björk) que le planant Utopia, Fossora est très structuré et réfléchi mais cette rigueur n’empêche en rien l’auditeur de rêver.
Avec les années je me suis plus qu’habitué à ses Légendes d’un peuple. Ainsi, j’attend à chaque rentrée (scolaire) le notes (de musique) du prof Belliard. Qui pour ce Tome VIII nous partage de nouveau son amour de la francophonie d’Amérique et de ses protasgonistes importants (Louise Lecavalier, Marie Pantalon, Jack Kerouac, Guy Laliberté, Emmanuelle Bressan, Georges St-Pierre, Boucar Diouf, Claude Belliard, Gilles Vigneault et Claude Gauvreau) mais aussi de notre histoire à travers la danse, le rué vers l’or, la découverte du pays, notre désir de grandeur, notre amour du sport, des immigrants et bien sur de notre langue. Musicalement toujours Folk mais plus riche et varié avec l’ajout de cuivre mais beaucoup par des mélodies aux tempos bigarrés oscillant entre des rythmes plus calmes et d’autres plus soutenues. Une récolte sensible démontrant la beauté d’un peuple et de ses légendes.
Mieux vaut tard que jamais; ainsi à l’aube de la sortie d’un nouvel EP, je découvre celi-ci lancé en juin dernier: Courtside. Un mini-album terriblement mélodique qui pourrait permettre au groupe de Montréal de rejoindre un auditoire encore plus grand. En constence évolution, Sudden Waves se questionne sur ses insécurités sans avoir peur des sujets délicats. À mi-chemin entre le party Punk et la complexité sombre du Metal le groupe suit une bien bonne vague.
En parallèle de ce qu’on savait sa dernière tournée (attein d’un cancer en phase terminal), Arno passait du temps en studio afin de conconcter un dernier album de compositions originales pour son public. Cela dit, Opex n’est pas une oeuvre de repli ou d’apitoiement sur soi-même mais plutôt une oeuvre éclectique et ouvert sur les autre, bref une oeuvre à l’image de son créateur. On y retrouve les guitares Blues/Rock autant que des chansons intimistes mais touche aussi au Reggae (sur la chanson La Paloma adieu qu’il chante en duo avec Mireille Mathieu, l’interprète originale). Un peu de New Wave des années 80 par-ci, un peu de saxophone et d’harmonica par-là mais surtout une plume magnifique, imagée et dont je vais m’ennuyer.
C’est lentement mais surement que six ans après le jolie Kidsticks que Beth Orton nous revient avec Weather Alive, son huitième album. Une oeuvre d’une immense maturité et terriblement personnelle. Touchante on suit Orton dans ce voyage intérieur où le mouvement se fait lent et toujours en pleine réflexion. Le résultat est une musique à la fois viscéralement, comme un souffle et ambiante. Les mélodies peuvent sembler figées mais paradoxalement, elles demeurent captivantes.
C’est avec comme seul acolyte Connor Seidel à la réalisation et aux arrangements que Jason Bajada nous revient sur Crushed Grapes, sont septième album. Son rapport avec la vie (et conséquemment la mort), l’ennui, les amours passés laissant des traces dans le présents sont parmis les sujets abordés sur Crushed Grapes. Somptueuses et (enfin) porteuses d’espoir, les chansons de Bajada m’ont semblées encore plus belles que par le passé. Comme un matin ensoleillé au ledemain du soirée difficile… on se relève souhaites être heureux mais il faut y mettre le temps… lentement et en douceur. Un autre belle exemple que pour toucher à l’universel il faut souvent plonger dans le personnel. Ça, Jason Bajada le fait très bien avec, par moment, de douces orchestrations enveloppantes toujours calme et de plus en plus serin.
Huit ans après La Licorne captive, Daniel Lavoie et Laurent Guardo refont équipe afin de mettre en lumière la poésie de Rimbaud. Avec la participation de Bruno Pelletier sur deux titres et Nanette Workman sur un, le duo rend hommage à la puissance d’évocation des mots de Rimbaud en n’en faisant ressortir toute la musicalité et la sensibilité. L’alchimie entre les deux protagonistes est de nouveau palpable et l’histoire qu’ils nous racontent l’est tout autant. Le voyage est emprunt de respect mais aussi du désir d’aller à la rencontre des autres; de partager cette prose si tendre et belle. Une proposition artistique savamment livrée qui tend à démontrer l’accessibilité de la poésie.
Dans le communiqué accompagnant Culture du culte on a écrit « l’album anti-censure »… une manière polie de dire vulgaire! Ça grafigne partout, autant dans les textes à ne pas prendre au premier degré que dans les mélodies lourdes résolument Rock et peut-être mais Hard Rock. Le groupe continue à prôner l’irrévérence et à Fourrer le trouble mais le fait la pédale au plancher et la langue crue. Musicalement parlant, le groupe ajoute quelque touche de claviers orchestrales et une basse (très) soutenue.
Projet multidisciplinaire qui a d’abord vu le jour sous forme de spectacle, L’estran est désormais disponible en format livre-disque. Projet né de la rencontre entre la poétesse Isabelle Miron et le compositeur et guitariste Sébastien Sauvageau, L’estran navigue quelque part entre Hemenetset de Jorane (pour la grande exploration au violon/violoncelle) et Volume 1 de Flore Laurentienne (pour le rapprochement avec notre fleuve St-Laurent). Une série d’improvisations revisitées via la poésie de Miron a donc mené à L’estran. 10 pièces en autant de lieux visités. Un voyage dans notre langue (grâce au livre) et dans nos racines Trad (grâce au disque) mais un Trad tout en douceur: un Trad qui convie au souvenir et à la contemplation. Un voyage à vol d’oiseaux migrants d’une époque à l’autre toujours en longeant le fleuve. Ressourçant.
« Demain ne pardonnera pas hier même si on lui demande gentiment » cette phrase que l’on retrouve dans la deuxième chanson Vertige tirée du nouvel album Bruits blancs de l’acadienne Caroline Savoie. Des phrases comme celle-là on en retrouve plein; c’est que la plume de Caroline Savoie est riche, belle et sait créer des images fortes. Inspirés par le ralentissement forcé par la COVID-19, Bruits blancs s’avère une œuvre fort personnelle où il est question d’indépendance, de la peur de vieillir comme de la mort. Cela dit Bruits blanc est un album somme toute joyeux malgré ces sujets plus sombres. La réalisation de Joe Grass est d’une justesse impressionnante laissant place à un environnement sonore Pop soutenue sans excès et toujours au service de la poésie.
Après le Printemps et l’Été vient inévitablement l’Autumn mais grande surprise avec l’automne semble revenir le plaisir… chez Weezer. De sorte de SZNZ: Autumn recapture la magie de Cuomo et son découragement attachant. De la toute première guitare saturée Weezer nous happe d’une solide impression de déjà vu mais cette impression vient aussi avec cette franchise et cette transparence. Wezzer s’assume et ne semble pas à impressionner mais plutôt à appliquer le « qui m’aime me suivent ». Le EP possède une énergie mieux canalisée passant du Grunge au Rock et pour la première fois le parallèle avec les quatres saisons de Vivaldi est apparente sur Should She Stay or Should She Go et son orchestration riches et son emprunt à la musique Classique.
Projet ambitieux que de plonger dans Le Monde réel de Dominique A; une oeuvre ou l’artiste multiplie les parallèle post-confinement. L’auditeur écoute un dichotomie entre une prose quasi trop simple (le quasi est bien important ici!) et des mélodies presqu’abstraites. Plutôt orchestrale, la musique nous enveloppe néanmoins jusqu’à, par moment, créer une certaine angoisse. Avec ses détours surprises et ses changement de caps que l’on ne voit pas venir, c’est la voix de Dominique A qui lie Le Monde réel, cette voix posée et tellement émotive. Avec des musiciens issue de la scène Jazz, Le Monde réel s’en trouve grandement influencé dans sa forme comme dans son idéologie.
Les trois amis se sont lancés un défi en avril dernier : créer des chansons en une semaine, dans un studio du Sud de la France. Le Résultat: un EP de sept chansons. Le constat: Leur trois univers s’avère très complémentaires! Du Slam de Grand Corps aux mélodies mélancoliques de Gaël Faye, en passant par les refrains accrocheurs de Ben Mazué, tout se fond et se confond à merveille. Touchant à l’évasion, au temps et aux mauvaises décisions, Éphémère comme un instatanné, une bulle créative forcée mais fluide et ouverte, un partage entre amis qui peuvent se prendre au sérieux (Sous mes paupières) et délirer (Qui a kidnappé Benjamin Biolay) avec les même plaisir.
Sur leur nouvel album, Asphalt Meadows, le groupe Américain Death Cab for Cutie aspire à une tranquillité tout en restant bien « groundé ». Il poursuit son évolution tout en étant capable de regarder en arrière. Le ton est à la comtemplation, au souhait de ralentir et de prendre le temps… de vivre suite aux embûches rencontrées. Le beau temps après la pluie. Avec ses textures sonores riches mais évitants la prise de tête Asphalt Meadows se déploie comme un large panorama sur le bord de l’autoroute.
Un album qui s’abreuve dans le drame du Rock des années 80. Autofiction m’est apparu, non pas comme un retour au sources, mais plutôt comme une oeuvre qui boucle la boucle. Qui ne renie pas sont passé mais qui à su apprendre tout au long de son évolution. Très é motif avec des refrains frolants l’euphorie – dût en bonne partie à la transparence des textes de Brett Anderson. Tout aussi virulent mais aussi moins hermétique.
Mais c’est qu’il n’est pas menteur ce Ringo… Il nous l’a dit : Les albums s’est terminés! » Ainsi après Zoom In et Change the World lancés l’an dernier le revoici avec EP3; un troisième mini-album et s’il semble peut inspiré pour le nommer, en est-il différent pour son contenu? Oui… et non. Ce EP3 n’est pas un grand cru mais s’écoute avec un plaisir palpable. Ringo a maintenant du plaisir à enregistrer sans trop se casser la tête avec ses potes dans son propre studio. Il ne cherche pas à changer le monde… de la musique mais sa présence est beaucoup plus que virtuelle. Notons aussi que Free Your Soul – ou le saxophone de Dave Koz et la guitare de José Antonio Rodriguez – emmène en clôture notre étoile dans des contrés Jazz apaisant peu emprunter.
À l’écoute de ce premier album en dix ans pour le groupe texan The Mars Volta, on entend rapidement que bien des choses ont changées durant cette décénie. Si Noctourniquet (2012) reposait, comme les précédent, sur des assises Prog-Rock The Mars Volta emprunte plutôt un sillon Jazz/World aux racines Latines. Alors que la colère et l’hystérie étaient au coeur de leur création, ici la beauté étincelante prend les devants. Bixler-Zavala et Rodríguez-López développe des mélodies moins déstabilisantes et plus accrocheuses. Il faut aujourd’hui se rabattre sur les textes de Cedric pour retrouver cette fougue désilvolte. Ainsi, et c’est probablement le point liant ce nouvel album homonyme aux précédents, The Mars Volta ne s’apprécie pas à la première écoute et demande un investissement plus soutenu mais au combien récompensant.
Le duo Veranda, composé de Catherine-Audrey Lachapelle et de Léandre Joly-Pelletier, après deux EPs, propose avec Là-bas leur premier album. Toujours Country/Bluesgrass dans l’âme, les sonorités se font, cette fois, plus modernes. Les réflexions sur d’amour, la quête de bonheur et la solitude y sont abordés dans un cadre d’espacés vert forêt. Un désir de liberté transcende l’œuvre mais aussi une fluidité authentique appelant la contemplation. Le timbre nasillard de la voix de Catherine sied bien aux banjo Bluegrass et j’ai particulièrement apprécié que le duo poursuive sa démarche francophone.
Composé entre Montréal et Chicago, l’album Origine de Debbie Tebbs raconte sont parcour ainsi que celui de sa famille. Une route pas toujours aisée mais racontée dans une joie et un esprit festif contagieux. Celle qu’on avait découvert via ses rythmes Synth-Pop énergique bonifie son univers en lui infusant des touches de Funk, de Jazz et même de Disco. Féministe dans la parole comme dans l’acte, Tebbs s’est adjoint les services de Fabienne Gilbert (ADISQ) et Marie-Anne Arsenault (Mara Tremblay) aux basses, Eleonore Pitre (ADISQ) à la guitare et Marie-Josée Frigon (Belle & Bum) au saxophone pour l’enregistrement. Debbie est en feu et Origine est terriblement accrocheure. De plus, il saura plaire à ceux et celles souhaitants faire la fête mais devrait aussi intéresser celles et ceux souhaitants réfléchir un brin.
Faute de ne plus être le révolutionnaire qu’il fût avec – entre autre – Black Sabbath; sur Patient Number 9 Ozzy Osbourne apparaît inspiré et pertinent. Les chansons sont très bien construites et les changement de tempos nombreux et jamais forcés Malgré une liste d’invités volumineuse () c’est toujours Ozzy qui demeure le centre de l’attention avec sa voix si emblématique. Rassembleur autant que malicieux Ozzy se détache peut-être plus de ses émotions (surtout si on compare Patient Number 9 à Ordinary Man, son album précédent) mais demeure alerte et critique du monde qui l’entoure. On sent sa rage toujours présente autant que sa fascination à mettre la noirceur… en lumière.
Bien que chanté en français, Contentement est résolument Dylanesque de par son Folk/Rock émotif et impliqué. On ressert très bien à l’écoute de Contentement le désir d’amour et d’empathie souhaité par la Hay Babies Julie Aubé. Cette quête de trève et de bonheur est grandement inspiré pâr le Folk/Rock des années soixante. Celle qui co-signe les arrangements avec son réalisateur-amoureux Mike Trask réussit agéablement bien à « pimper « salir » ses chansons que l’on devinent au départ plus douce afin de leur infuser cette esprit plus festif de la fin des années 60. Cela dit, n’ayez craintes, Contentement, grâces à la prose de Julie Aubé et à son charmant phrasé, demeure une oeuvre moderne et pas uniquement nostalgique.
Avec ses 24 titres au compteur Legend s’annonçait long mais jamais autant que ses 77 minutes. Dommage car l’album demeure plaisant mais très superficiel. Sans grande exploration et bien que divisé en deux Acts, Legend devient vite répétitif. Je t’aime moi non plus, deux pas en can’t, deux pas en arrière. Un R&B efficace mais convenu. Plusieurs chansons sont interchangeables. Dans une liste de lecture aléatoire avec d’autre artistes, Legend sera toujours agréable sont tour venu mais comme un tout unique, il s’avère un brin fastidieux.
La formation saguenéenne offre après quatre ans d’attente sont quatrième album: Chic-Nord. Habillant leurs fortes mélodies d’un habit Pop mais gardant toujours leur sous-vêtements Rock Mordicus est vêtu pour faire bouger. Du reverb à profusion, des lignes de guitares soutenues et contagieuses ses frottent à des refrains accrocheurs (Cabaret Cassonade en clôture de l’album, wow!) ainsi qu’a l’utilisation de synthétiseurs. La prose de Maxime Desrosiers se raffine tout en demeurant sans prétention et ainsi permet à Mordicus et son Groove charmant, de poursuivre son évolution tout en gardant son désir de faire la fête!
Réalisé par Joe Grass Fluid, le premier album d’Eddy – nouveau projet d’Abigail Galwey (Soul Secret Agency, Feed the Beast) et de Danny Trudeau – raconte l’histoire de deux amants improbables exalté par le tourbillon des premiers instants. Mêlant Trip-Hop, Pop et avec quelques envolées Rock à la voix si sensuelle d’Abigail, le duo offre une ambiance vive tournée vers l’aventure qui telle l’eau prend parfois des tournants inattendus. Fort agréable.
Mais quelle mouche à piquée ce bon vieux Frank Custeau ? Si l’on se fît à l’écoute de ce nouvel EP, c’est probablement celle du bonheur et de la légèreté! Enregistré avec ses musiciens (Antoine Auger, Luc jr. Bélisle, Olivier Hamel) et Alex Crow à Saint-Élie-de-Caxton, Les Poissons volants capture tel un instatanné le plaisirs des garçons à se frotter à ces nouvelles chansons entre le Country-Folk-Rock. Bien que l’humour soit très présent (Bye bye Chihuahua, Bravo mon coeur !) il y est aussi question d’amour (Les Poissons volants, Pôv, Les Moustiques dansent) dans cette sérieuse nonchalance. Comme des poissons dans… les nuages!
C’est dans la langue de Johnny Cash que nous reviennent Ariane Ouellet et Carl Prévost alias les Mountain Daisies avec le EP Dare to Fall. Nouvelle maison étant paru en 2018, on peu dire que le duo à prit son temps. Prit leur temps afin d’explorer de nouvelles sonorité, d’emprunter de nouveaux sentier bien que Dare to Fall demeure une oeuvre Country. La « nouveauté » réside plutôt dans les détails qui font que le EP sonne plus étoffé, plus fouillé. Se laissant imprégner de leur nombreuses rencontres au cours de leur voyages à Nashville les Mountain Daisies en sont revenus avec des sonorités New-Country plus riche mais tout aussi authentique.
Si l’on fait abstraction de Retour à Walden, Sur les pas de Thoreau (paru en 2018), le dernier album conventionnel de Richard Séguin était Les Horizons nouveaux sortie il y a six ans. Avec Les Liens les lieux, l’artiste signe une de ses oeuvres la plus personnelle. Instrospectif, Séguin y relate son père (Le Garage), sa mère (magnifique Tout près des trembles), son ami Florent Volant (Le Tambour) mais aussi son amour du territoire, de nos forêt. Très doux musicalement, Richard à fait appel à Hélène Dorion, Marc Chabot et Hugo Latulipe pour les textes. Le rythme de l’album nous force à prendre un pas de recul afin de mieux contempler la beauté de la nature qui persiste dans le chaos ambiant. Sa voix se fait plus granuleuse que par le passé mais ce léger signe… de ses 50 ans de carrière sied à merveille au ton plus intérieur de l’oeuvre.
Après avoir gagné son Grand Prix, Benjamin Biolay remet ça avec Saint-Clair, une œuvre amère-mélancolique très chargée. Demeurant (trop) près du son de Grand Prix, Saint-Clair s’écoute manque légèrement d’auto-critique et semble se répéter vers la fin. Cela dit répéter des bon coup n’est pas la pire chose au monde. Ainsi, avec la mer en trame de fond – en remplacement de la course automobile – Biolay raconte des histoires d’amours éphémères qu’il aurait souhaité faire durer plus longtemps. Bien qu’ayant travaillé à équipe réduite, Saint-Clair possède un habillage sonore riche et une réalisation impeccable.
Tina Leon (Marie-Christine Depestre) offre avec Push un premier EP de musique R&B solide et énormément prometteur. Avec des influences Jazz, Pop et même Gospel Tina Leon nous envoûte de sa voix chaude, sensible et puissante à la fois. Relatant des expériences passées que l’on imagine difficiles, Push sert de cataliseur afin d’avancer et d’accompagner l’artiste autant que l’auditeur. Ouverte Tina Leon clôt même cette première carte de visite avec une jolie main tendue : « If you ever need, you can always count on me ». Une oeuvre humaine par une artiste qui l’est tout autant.
Après un iatus d’une bonne douzaine d’année le groupe Trash Metal de Pittsburgh reprend du service avec un EP de 6 tire dont trois nouvelles composition (Life as Usual, Cusader et Heart Set Stone) puis trois reprise (Race Against Time de G.B.H., Black Funeral de Mercyful Fate et Cross Me Fool de Razor). Si le groupe semble hésité entre livraison « Old School » et modernité, il demeure énergique, violent et martelant.
Le duo de Montréal The Flamingos Pink revient avec un deuxième album Free Livin carburant à la même puissance, à leur lot de riffs assassins et à leur mélodies accrocheuses. Sacha Gubany (guitare/voix) et Julien Corrado (batterie/percussions) semblent encore plus dynamiques que par le passé et possèdent toujours se même laisser-aller juste assez fendant pour demeurer attachants mais être en mesure de passer leur messages.
Faisant suite à son EP éponyme lancé en 2020, Bermuda offre avec Je ne m’excuserai pas, ce qui pourrais sembler n’être qu’un voyage musical où se mélangent Disco, Funk, Pop, Rap et Soul, est en fait tout autant un appel à la libération qui reconnaît le travail fait dans le passé mais qui regarde en avant. Embrassant pleinement notre société d’image Bermuda s’en forge une respectable et complètement dans l’air du temps. Si j’ai surprenamment succombé à ses rythmes dansant, j’ai eu beaucoup plus de difficulté avec le franglais servant de véhicule au message pourtant fort respectable. L’utilisation de shoes au lieu de souliers dans: “Je cherche toujours les bons shoes” était-il vraiment nécessaire? Ses raccourcis linguistiques m’apparaissent plus une paresse qu’une véritable évolution.
“There’s blood on my lips, as my eyes start to burn” (Dogs of Chernobyl) resume plutôt bien l’ambiance apocalyptique de The Sick the Dying… and the Dead!, nouvel album de Magadeth. Tout brûle, le monde est en ruine, les humains s’entretuent et succombent aux paradis artificiels. L’ambiance est lourde et angoissante aux limites du soutenable. Dave Mustaine et sa bande martèle leur message avec violence et beaucoup de technique. The Sick the Dying… and the Dead! offre peu, voir aucun répit, le rythme est rapide et soutenu. La prose débordante de cynisme et très acide. Bref on ne sort pas de l’écoute de The Sick the Dying… and the Dead! indem mais, même si on est épuisé, on a juste envie de recommencer!
Frédéric Bussières - Parapet Musical 