Archives de août, 2021

@npmolvaer – Stitches 8/10

Publié: 31 août 2021 dans Musique

Rapidement, Nils Petter Molvær est devenu un musicien respecté de ses pairs et du public mais sa force demeure de réussir à garder son haut standard de qualité au fil du temps et des albums. Avec Stitches, rien de cela va changer! Maître de l’Electro-Jazz acoustique déploie son talent de belle façon avec une oeuvre planante et puissante. Toujours porté par sa poignante trompette, il jumèle bon nombre d’ambiance sonore électronique digne de Jean-Michel Jarre. Surprenament lumineux et justement exitant Stitches nous transporte avec grâce d’un bout à l’autre. Propice à la réflexion et à la méditation active l’album, bien qu’instrumental, possède quelque chose de fort poétique et porteur d’espoir jusqu’à la fin avec sa relecture de True Love Waits de Radiohead.

Le Tour du grand bois, c’est le titre du nouvel album d’Édith Butler, réalisé par Lisa Leblanc. Né d’une rencontre musicale sur un plateau de télévision la chimie entre Édith Butler et Lisa Leblanc, est palpable. Une collaboration naturelle qui s’écouter sans éclats mais avec un immense plaisir. Si Leblanc confère à Butler une réalisation plus moderne et dépoussiérée, la musicalité demeure ancré dans une certaine tradition. Les chansons sont, pour la plupart, très courtes donnant une impression expéditif à l’œuvre. Cela dit, les timbres de voix des deux protagonistes possèdent une parenté indéniable et proposent un groove contagieux.

@amartinofficiel – Guerrière 8/10

Publié: 27 août 2021 dans Musique

Andréanne Martin revient en force avec son deuxième album plus mordant et moins lisse. Bref un vrai projet de Guerrière! On trouve dans ce nouvel album des chansons qui parlent de résilience, de persévérance, de l’importance de rêver et de l’obligation à dénoncer les injustices sociales. Guerrière est sans aucun doute son album le plus mature tant sur le plan des textes que sur celui des sonorités. Bref, Guerrière surprend agréablement. Toujours Pop, Andréanne y incorpore quelque touche d’Electro et de World grâce à un duo avec Julien Alvarez Thomet du groupe Bombolessé. L’artiste y a mis le temps et son labeur s’entend! Réalisé par Andréanne elle-même, l’album compte aussi sur le talent de nombreux musiciens dont Walter Druce, Vincent Lafrance et Ariane Racicot. On l’entend forte, persuasive et déterminée avec une palette de couleurs variée. En maitrise de sa voix et de son univers.

@emilieproulx 7.5/10

Publié: 27 août 2021 dans Musique

Quatre mois après le SP, voici le EP La Nuit, les échos de la talentueuse Émilie Proulx. Plus Pop, elle propose cette fois une sorte de roadtrip intérieur comtemporain qui n’est pas sans rappeler Plants and Animal et Krief mais toujours dans cet esprit de liberté. La nuit, les échos se devoile aux sons de la basse et la batterie, rejoins par un atomsphérique dialogue entre piano et guitare électrique. Sur cette ambiance paisible, Émilie pause sa voix douce et emprunt de lumière. Une invitation à tenir bon et à garder confiance devant notre besoin de s’adapter en tant qu’être humain.

@yanntiersen – Kerber 7.5/10

Publié: 27 août 2021 dans Musique

Le piano du musicien français Yann Tiersen se colle à l’Electro sur son nouvel album Kerber. Tous les noms des chansons du disque renvoient à une portion de l’île de Bretagne nommée Ouessant. Bien que pour ses auditeurs cette almalgame Electro-acoustique semble nouveau dans son répertoire, lui le qualifie plutôt de retour au tout début. Le fan de Kraftwerk qu’il est avait aussi fait une parenthèse Electro dans un groupe de synthés, ESB. Lent sans être soporifique et méditatif sans être comptemplatif Kerber se défile peu semblé minimaliste mais s’ouvre et se laisse découvrir lentement. Apaisant.

En 1952, Herbert Ruff s’installe à Montréal, où il devient pianiste et compositeur pour différentes séries télévisées de la Société Radio-Canada. Plusieurs de ses compositions berceront l’imaginaire de toute une génération puisqu’elles se retrouveront dans La Boîte à surprise de la SRC. Presque 70 ans plus tard le pianiste Jazz Jean Fernand Girard lui rend un bel hommage avec Dans ma boite à surprise. C’est donc une revisite jazzée toute personnelle de ces grands classiques que JF Girard nous offre. De Sol et Gobelet, en passant par Le Major Plum Pouding, Fanfreluche, Le Pirate Maboule et Picolo, JF Girard réussit à dépouiller de leur côté comptines enfantines ces airs mille fois entendus pour leur infusé un swag moderne sans toute fois les dénaturer.

@Maratremblay – Démos Papillons

Publié: 27 août 2021 dans Musique

Afin de souligner le 20e anniversaire de la sortie de Papillons, Mara Tremblay nous propose d’écouter la genèse de son deuxième album solo. Comment l’artiste a-t-elle entrepris la création du successeur de Chihuahua sa première offrande acclamée. Ses états d’âme ainsi que sa vie amoureuse intense et difficile forment la genèse de Papillon une œuvre personnelle ayant pris naissance intimement chez elle avec sa guitare comme acolyte. C’est un occasion rare d’entendre d’entrer dans le processus de création via ses esquisses aucunement retouchées ou remixées afin d’en conserver l’état brut. Une fort intéressante initiative de célébration!

C’est vrai que ce retour de Josiane Paradis risque de se fondre dans la mouvance Folk car on y entend du Rosie Valland, du Anique Granger mais aussi du Clémence Desrochers (il y a pire comme comparaison). Joies franches relatant le parcours de la mère, la femme et l’amoureuse. Authentique autant qu’attendrissante, Josiane propose de petits baumes apaisants ou complexité rime avec dépouillement. Sans fard, elle se confie avec émotion et retenue.

Après avoir fait une entrée remarquée et surprenant (surtout pour eux!) en 2019 avec leur premier album: Live aux Pas Perdus, le groupe Salebarbes composé d’Éloi et Jonathan Painchaud, Kevin McIntyre, George Belliveau et Jean-François Breau propose Gin à l’eau salée; un album permettant au group de proposé leur première compositions originales sur la moitié de l’oeuvre. Gin à l’eau salée regorge de mélodies accrocheuses et dansante, d’harmonies vocales pleines de testostérone et de rythmes contagieux. Un album ou le mot d’ordre est toujours PLAISIR; pour les membres autant que pour les auditeurs. À la votre!

@Megadeth – Unplugged in Boston 8/10

Publié: 20 août 2021 dans Musique

D’abord uniquement disponible aux membres de leur fanclub depuis sa sortie en 2001, Unplugged in Boston de Megadeth se retrouve maintenant sur toutes les platteformes de diffusion en continue. 10 chansons « débranchées » qui ne perde en rien à leur mordant ou si peu. alors constitué de Dave Mustaine, David Ellefson, du guitariste Al Pitrelli et du drummer Jimmy DeGrasso, le groupe semble prendre son pied dans cette formule spéciale. La foule participe pleinement, les chansons se dévoilent sous un nouveau jour sans être dénaturées; bref une expérieuce sonore intéressante!

Jake Bugg nous avait surpris avec son premier album en 2012 et s’était ensuite engagé sur un pente descendante jusqu’à Hearts that Strain en 2017 où il retrouvait tant l’assurance et la fébrillité de ses débuts. Avec Saturday Night, Sunday Morning, il demeure sur un plateau artistique. Après avoir touché au Rap sur On My Own en 2016, il tente ici de nous prouver que dans le fond il préfère la Pop. Soulignons le fait que dans un désir d’authenticité, Bugg à réduit de beaucoup son nombre de co-auteur; si la démarche est louable, certain textes en souffrent un peu. Au final, Saturday Night, Sunday Morning demeure un album plaisant mais qui ne passera probablement pas à l’histoire.

Eric Beaudry – La Futilité 8/10

Publié: 20 août 2021 dans Musique

L’auteur-compositeur-interprète Eric Beaudry (La Bottine Souriante, De Temps Antan), lance sa première proposition solo. Ce EP, comprenant sept pièces, permet de découvrir le côté plus Folk d’Éric sans, tout de même, délaisser complètement le Trad. Reposant sur sa voix douce et rassurante ainsi que sur la mandoline, La Futilité se veut personnelle autant que rassembleur.

Un an après la parution de son EP Tout donné, Carl Bastien revient avec Viens donc faire un tour; un deuxième EP Country complémentaire au précédent. Prônant de nouveau une simplicité directe et sans filtre, Bastien laisse cette fois un brin plus de place à ses textes intimes sans toute fois oublier le magnifique quatuor qui l’accompagne. Une belle fraternité entre amis au bord du lac à contempler le ciel bleu.

Après un premier EP en 2019, l’auteur-compositeur-interprète et guitariste originaire de Tadoussac déballe son premier long jeu. Observateur du monde qui l’entoure et de sa propre personne, Dany Nicolas propose un Folk/Rock très québécois et non s’en rappeler son compatriote Fred Tremblay. Prose du quotidien agrémentée de nombreuses images bien modelées Rock municipale s’appuie sur un franc-parlé honnête et authentique. Bien entouré (Fred Fortin à la basse et Martin Lizotte au piano) Dany sait surprendre sans déconcerter.

@Tamara_wf – Février 6/10

Publié: 20 août 2021 dans Musique

Pour sa première proposition en français, Tamara Weber y va d’un EP résolument Pop. Si musicalement ce passage du Folk à la Pop s’effectue plutôt bien avec des mélodies entraînantes et variées; c’est au niveau du chant que le bas blesse. Constamment en surimpression sa voix est aussi très nasillarde. Il devient parfois difficile de saisir le propos de ses textes où il est pourtant question de vulnérabilité et de résilience.

@lorde – Solar Power 6.5/10

Publié: 20 août 2021 dans Musique

La production de ce 3e album pour Lorde est impeccable. Les chansons que l’on entend sur Solar Power sont « laid-back » (Influence de Billie Eilish?) moins Electro et plus Pop que par le passé. Tout ça serait parfait mais il y a un problème majeur selon moi. Se problème réside dans le fait que Lorde vient de passer de « fille ordinaire » à « fille sur-gâtée et déconnectée ». Très égocentrique les textes de Lorde laissent peu de place au gens qui l’entoure. Un album agréable mais loin d’être mémorable.

@WainBright – Love Will Be 8/10

Publié: 19 août 2021 dans Musique

On le sait, l’amour n’a pas toujours été facile pour Martha Wainwright; après tout à a déjà chant « You’re such a bloody motherfucking asshole ». Concis et clair! Malheureusement, tout ne semble pas avoir été de tout repos dernièrement non plus. Sauf que sur Love Will Be Reborn, on assiste à sa reconstruction et à quelque règlement de comptes – plus subtile – mais tout aussi bien sentis et rédempteurs. Une œuvre Pop/Rock emprunt de renaissance et d’espoir qui chasse le laid pour faire de la place au beau.

@PhilemonCimon – L’amour 7.5/10

Publié: 19 août 2021 dans Musique

Sur L’amour on retrouve Philémon le sentimental mais on rencontre aussi Philémon le citoyen. Et ce dernier en a gros sur le coeur. Chaviré par la mort de George Floyd et Joyce Echaquan, il se permet durant les 13 chansons Folk très chargées, mais en même temps très dépouillées de l’album, des texte on ne peut plus directs. Portés par sa voix fébrile et fragile, l’artiste extériorise sans fards ses émotions face aux humains et souvent face aux politiciens. Si quelqu’un a déjà dit « aimez-vous les un les autres », Philémon Cimon lui le chante dans un élan purificatoire.

Plus Pop que jamais, Hein Cooper nous présente son Turbulent Heart S’il nous parle d’une certaine tourmente amoureuse au travers les textes des cinq chanson du EP on sent aussi que ce tumulte est maintenant du passé dans la musique qui respire l’amour récent (Cooper a rencontrer sa femme ici à Montréal). Ainsi il est question d’engagement avec l’autre mais aussi avec soi-même. Très catchy, Turbulent Heart bas au rythme de la vie aliant profondeur et légèreté.

@Oktoplut – Rionnoir 8.5/10

Publié: 16 août 2021 dans Musique

Rionnoir c’est le titre du troisième album fort ambitieux du duo Oktoplut. Alimenté par une démarche conceptuelle Rionnoir miroite dans un univers Metal Post-Rock Stoner sombre complexe mais diablement efficace. Le concept reflète notre crise identitaire et l’image que l’on projette selon notre « public ». Album double où le premier disque revoie l’image d’Oktoplut accessible et plus direct alors que le second fait briller leur côté progressif plus alambiqué. Rionnoir est lourd et rentre au poste avec une certaine attitude Punk. Oktoplut clôt l’oeuvre avec l’épique Le Delta de l’Okavango ; une oeuvre unique sur laquelle le duo est accompagné à l’octobasse par Eric Chappell (contrebassiste à l’Orchestre Symphonique de Montréal). Ce n’est pas d’hier qu’Oktoplut m’impressionne et avec Rionnoir ce n’est pas prêt d’arrêter!

Amoureuses des mots c’est un hommage à Aznavour entièrement féminin contant sur le talent de Shamane, Anne Bisson, Dominica Merola, Andy St-Louis, Andréanne Martin, Lyne Cadieux, Rebecca Jean, Annie Poulain, Nathalie Ladouceur, Valerie Lahaie, Éléonore Lagacé, Geneviève Morissette, Geneviève Binette, Queen Ka qui s’attarde – comme son nom l’indique – aux plus grands textes chantés par l’icone de la chanson. Si effectivement les mots sont mis de l’avant, ils sont malheureusement accompagnés mollement et de façon souvent trop sirupeuse. Rare sont celles qui tentent de moderniser la musique ou même de lui infuser un peu de rythme (mention spéciale à Andy St-Louis et Geneviève Morissette) qui viennent agréablement changer le tempo sinon un brin terne.

@CRi_music – To You 8/10

Publié: 13 août 2021 dans Musique

10 mois après la parution de l’excellent Juvenile, CRi lance ce court EP de trois titres intitulé To You. CRi a toujours réussi à faire une musique Electro émotive et introspective; c’est ainsi que To You s’appuie sur la recherche de soi et l’exploration en solo. Marque par le calme qu’il associe à son déménagement dans les Laurentides et un retrait de la scène forcée par la pandémie, To You c’est une bien belle façon de nous interpeller.

Presqu’un an jour pour jour après la parution de Imploding the Mirage, The Killers sont de retour avec Pressure Machine, une oeuvre qui relate justement ces douze mois qui séparent les deux albums. The Killers y raconte plusieurs histoires avec autant de personnages mais le tout inspiré par une mouvance bien personnelle. Plus planant et beaucoup moins brute, le groupe touche cette fois au majestueux avec assurance. Les mélodies, bien qu’immensément accessibles, demeurent complexes et réfléchis. C’est vrai, Pressure Machine nous replonge en plein cœur des années 2000 mais avec tant de beauté que ce voyage dans le temps est des plus agréable.

Je l’avoue, ses plus récentes propositions (et particulièrement Wizard of Oz) ne m’avaient guère impressionné. Alors l’idée d’une nouvelle relecture (cette fois de Cendrillon) me laissait perplexe. Ainsi à ma grande et heureuse surprise, je me suis beaucoup amusé à l’écoute de cette bande sonore magnifiquement bien interprétée. Très catchy et avec ce petit quelque chose de satirique (léger mais quand même) est résolument plaisant et divertissant. Grandiloquent mais pas jusqu’à la saturation Cinderella est incarnée sans tomber dans la caricature. Si l’acte deux souffre légèrement d’une longueur excessive Webber réussi à bien clore son histoire de façon sincère.

@SamianOfficiel – Nikamo 8/10

Publié: 6 août 2021 dans Musique

Sur son nouvel album, Nikamo, Samian a une colère, pas d’agressivité mais un désir d’affirmation, de nommer les choses et les faits. Ainsi, cette force tranquille, il la déploie en anishinabe (sauf sur le simple Genocide) avec affirmation et résilience. En travaillant avec des beatmakers situés aux quatre coins du monde, Samian s’est assuré une œuvre variée mais aussi moderne. Passant du Reggae à l’Afro-Pop sur fond de Hip-Hop, il garde tout de même une belle unité sonore faisant de Nikamo beaucoup plus qu’une collection de simple mais une œuvre complète.

Après Léonides, qui accompagnait la tombée des feuilles à l’automne, Taïga qui traçait la voix à l’hiver et Flora qui laissait entrevoir le renouveau printanier, Pamplemousse vient ensoleiller et vitaminer le corps au réveil d’une force tranquille et discrète toutes en beauté. Une vivifiante musicalité emplie d’authenticité mais aussi de vulnérabilité cherchant le dépassement de soi. Une magnifique façon de clore cette quadrilogie. Et Si on avait besoin d’une cinquième saison