Noémie Kaiser – L’or des fous 8/10

Grandement influencé par l’enfance, L’or des fous revêt tout de même une grande maturité. Quelque par entre la folie de Klô Pelgag et le romantisme planant de Patrick Watson, Noémie Kaiser propose un premier album fort agréable sur nos rites de passages. Elle y aborde aussi la maladie mentale et l’amour avec beaucoup de beauté linguistique et une liberté que l’on pourrait croiser chez Philémon Cimon. Mélancolique dans l’âme, l’album n’est pas toujours rose mais Kaiser réussit à demeurer sereine à travers sa création!

@Ingridstpierre – Reines 7.5/10

Après sa jolie interlude instrumentale Ludmilla, Ingrid St-Pierre renvient à la chanson avec Reine; une oeuvre relatant la fragilité mais aussi la liberté et l’affirmation. Reines c’est aussi l’œuvre d’une battante qui s’affirme avec tout la candeur qu’elle mérite. Ingrid prend une approche plus frontale mais cherche toujours la beauté mais cela implique de faire un bon ménage dans le laid. Sa poésie est riche et pourrait paraître élitiste mais Ingrid réussi toujours à la garder accessible en ne prenant guère l’auditeur pour un idiot. Musicalement, Reines s’ouvre aussi avec un renouveau (Le Paquebot est presque rappé) mais rapidement la douceur reprend le dessus… un peu dommage. Cela dit, son jeu au piano est très agréable et apaisant.

@remi_chasse – Phénomène phéromonal 7.5/10

Son dernier album remontait à 2018, année de parution pour Les Cris et les fleurs. Le visuel vivifiant de la pochette ne ment pas, Phénomène phéromonal est beaucoup moins sombre que ces deux précédents albums. Si les guitares Rock sont toujours bel et bien présente, les sonorités Pop quasi dansante sont aussi du EP. Avec sa voix bien en valeur, Rémi Chassé laisse entrer plus de lumières dans sa création et dans sa poésie (« Tes phéromones sont phénoménales. Ensemble on est un phénomène phéromonal. » chante-y-il sur la pièce titre). Si moi j’aime bien la noirceur, je dois avouer que ce « nouveau » dandy m’a agréablement divertie.

@valairevalaire – Jazz futon 8/10

Il existe la luminothérapie et la Valairothérapie! Avec Jazz futon, Valaire fait mieux que feu Fred la marmotte et nous annonce un printemps hâtif. Sans être un retour aux sources, sur Jazz futon, le groupe embrasse de nouveau ses racines Jazz sans mettre de côté ses nombreuses autres facettes (Electro, Funk, Pop, Rap, Soul). Rythmé et ensoleillé Jazz futon fait du bien et est assez simple pour plaire dès la première écoute mais possède aussi un niveau de complexité rassasiant pour largement nourrir de nombreuse écoutes… jusqu’à la fin de l’été!

Patche – Patche (2023) 8/10

Eliott Durocher Bundock, Étienne Dupré, Lévy Bourbonnais, Mandela Coupal-Dalgleish et JB Pinard forment Patche. Ensemble, ils improvisent des jams qu’ils prennent plaisir à déconstruire par la suite pour enfin les ré-assembler afin de crée un « patch-work » varié et cohérent. Le résultat, aux limites de l’accessible, est stimulant touchant au Funk et au Jazz avec énergie autant étrange que familier.

Jeannot Bournival – Avec vue sur l’amer 6.5/10

Une plume riche mais en même temps accessible car il sait lui garder une certaine familiarité; une musique splendide entremêlant le Classique et le Jazz parsemmée de Folk et une voix… une voix… qui peine à être à la hauteur. Pourtant cette même voix avait su me plaire dans le projet Lavabo mais ici sur Avec vue sur l’amer, Jeannot Bournival est plus sérieux et j’ai eu de la difficulté à en faire abstraction. Sensible et rêveur, Jeannot Bournival nous rappelle que l’on est souvent confronté à bien plus grand que nous et que la cohabitation ne se fera pas sans qu’on y mette un peu d’huile de coude.

@philipselway – Strange Dance 6.5/10

Le sonorités sont riche et recherchés sur Strange Dance mais l’œuvre peine à prendre racines. Tout est égale, rien ne dépasse; ce qui revoit à la musique de chambre; un plus précisément à une musique de léger details demandants notre entière attention. Pour Philip Selway, il s’agit probablement de sa proposition la plus transparente mais je suis tout de même resté un peu sur ma fin a chercher l’étincelle.

#MeteorRanchero – Tic Tac 8/10

En plus d’une forte envie de manger des biscuits (Fudgee-O, Oreo, Whippet) l’écoute de Tic Tac (huitième album de Meteor Ranchero) j’ai aussi eu l’impression qu’il s’agit de leur plus maîtrisé. Meteor Ranchero est toujours ce groupe aux larges influences (Blues, Bluegrass, Country, Folk, Prog, Rock et Surf) mais sur ce court album marquant le temps qui passe, le groupe possède maintenant leur son, leur univers. Se penchant autant sur notre individualisme que sur notre fausse collectivité, Meteor Ranchero explore en toute authenticité et avec une belle palette d’émotions.

Mudie – Bad Vibrations 7.5/10

Bad Vibrations est sans l’ombre d’un doute un album d’Hugo Mudie, lui seul sait concocter des albums mélangeant chanson d’amour, désinvolture et beaucoup de sincérité. Sa poésie directe et imagée emprunt de douleur et de poésie nous happe dès la première pièce Le Fuck You dans tes yeux. Ayant toujours su garder un côté accrocheur à ses mélodie Punk, il ne boude guère son plaisir à toucher à la Pop; comme sur son clin d’oeil au Beach Boys (qui dit ne pas bien les connaître) sur Brian Wilson. Je n’ai pas toujours été d’accord avec lui mais je l’ai toujours suivi… m’en voici fort bien récompensé.

@LesIncendiaires – In abstracto 7.5/10

Premier album en huit ans pour Les Incendiaires, projet mené par Rudy Berhnard. In abstracto relate le désir d’amour et de voyage en temps d’isolement et de (grande) folie. Largement influencé par Indochine et The Cure, Les Incendiaires possède le contrôle de cet univers doux-amère mi-sombre où la mort coitoie les vivants. In abstracto est souvent très cinématographique et mélange le modernisme aux années 80 avec une belle assurance. Un retour que l’on n’attendait pas mais qui est largement bienvenu.

Bye Parula – I 8/10

Bye Parula (Sergio d’Isanto, Sebastián Riquelme et Loïc Calatayud), trio multiculturel (Napolitain, Chilien et Catalan) basé à Montréal, propose son premier album simplement intitulé I (Un / One / Uno, etc.). L’œuvre trilingue à forte prédominance anglophone vole à travers un ciel Pop multicouches et somptueux. La richesse des arrangements de cuivres et de cordes nous happe rapidement et nous envoloppe d’une grande beauté. Deuils, déception et déchirements y sont abordés avec candeur tout en nous rappelant par moment Patrick Watson, Andy Shauf ou encore Plants and Animal. Le Voyage et le déracinement sont aussi de l’envollée car comme la paruline (petit oiseau dont le groupe tire son nom) le trio est ouvert à l’autre et possède une envie franche de découvertes.

Orphique – Consécration cadavérique 7.5/10

L’audace de livrer un BlackMetal en français est plus que respectable. C’est la raison principale m’ayant mené à l’écoute du premier album de Orphique: Consécration cadavérique (ça et la magnifique pochette illustrée par Mitchell Nolte). À la tête du groupe, on retrouve le poète, compositeur et chanteur David Potter. Ce dernier réussi à rapidement nous exprimer sa vision d’Orphique; soit un alliage de Post-Black Metal et de Prog. Pour être sombre, c’est sombre mais en même temps la sagesse technique de ses acolytes (Marc-Antoine Lizotte – guitares électrique Arnaud Fillion – basse Cyril Tousignant – guitare sèche et voix additionnelles Michel Bélanger – batterie) confère à l’ensemble des lignes mélodiques puissantes et poignantes. Malgré cela, avec Consécration Cadavérique, Orphique ne vise certainement pas à être populiste. Un théâtre musicale noir de grande envergure.

P!nk – Trustfall 6.5/10

Pour son retour sur disque après 4 ans, P!nk est toujours P!ink mais le monde, quand à lui, a changé. J’ai reçu Trustfall, un peu comme le cliché de l’album de la maturité. Si l’on y prête une oreille discrète, on y entend la même artist dynamique et fonceuse. Mais une écoute plus attentive nous révèle une artiste un brin aseptisée. Never Gonna Not Dance Again possède des relents de musique World pendant que Runaway semble sortie des années 80 mais rapidement, dans un cas comme dans l’autre, rapidement toutes les chansons finissent pas trop se ressembler et être interchangeables. Enfin, Trustfall nous laisse avec l’impression que P!nk est toujours en voix, elle a encore des choses à dire mais je m’ennuie tranquillement de sa fougue d’antan.

@FouKiZay – Zayon 7.5/10

Oubliez la marmotte, ce qui nous annonce le printemps hatif au Québec c’est un nouvel album de Fouki! Zayon, son quatrième album, FouKi apparaît plus minutieux et réfléchi sans toute fois avoir perdu quoi que ce soit de sa joie de vivre et de son Zay! En plus d’y interpréter ses propres textes, il est aussi derrière la composition de la majorité des musiques entouré bien sur de ses fidèles acolytes QuietMike, Pops and Poolboy, Ruffsound, Adem Boutlidja, BYNON et Jay Century. Étant autant terre-à-terre sur Coeur de la ville, FouKi ne s’empêche pas de rêver à un endroit plus fantasmé. Ainsi, c’est avec l’appui d’Imposs, de P’tit Belliveau et des bruxellois Swing et Primero que l’artiste tente de faire un pont entre rêve et réalité, tout en demeurant lucide; comme quoi il s’agit de transformer un verre à moitié vide en un verre à motié plein pour atteindre le Zayon!

@OddlotKuba – Parfum n°1 8.5/10

À peine un ans après le EP Mikrokosmos, le trompettiste et compositeur Jacques Kuba Séguin entame un nouveau cycle de création avec la trilogie des odeurs. Il se dégage de Parfum n°1 une odeur de grandes joies somptueuses et enivrantes. Une œuvre qui réussit magnifiquement à relier l’ouïe et l’odorat et ainsi faire émerger des souvenirs réconfortants dans notre mémoire. Ainsi, Parfum n°1 évoque des images différentes pour chaque auditeur et même pour chaque écoute. Les musiciens qui accompagne Jacques Kuba Séguin (Jean-Michel Pilc (piano), Rémi-Jean Leblanc (contrebasse), Kevin Warren (batteur) et Elizabeth Shepherd (voix) font preuve d’une splendide compréhension et agrément l’album de splendide richesse.

@RonSexsmith – The Vivian Line 7.5/10

Sur The Vivian Line Ron Sexsmith revient à une forme musicale plus dépouillée avec une œuvre fortement Folk avec quelques relents de Country. Très douce, la musique échappe tout de même à la linéarité et se dévoile en plusieurs teintes. Ainsi, Sexsmith prouve qu’une émotion honnêtes ne nécessite guère de flafla pour toucher et que redemption et espoir peuvent faire bon ménage.

@andyshauf – Norm 6.5/10

Norm d’Andy Shauf c’est une méditation tranquille et substantielle, bien qu’encore un peu pâle, sur la foi et la mort. Paradoxalement Norm n’est aucunement lourd ni sombre bien au contraire. La douceur linéaire de la proposition force l’auditeur à porter attention aux nombreux mais au combien subtils détails sonores. Dans ses meilleur moments, Norm apparaît comme une petite merveille mais trop souvent Andy Shauf semble avoir eu de la difficulté à poursuivre sa bonne idée de départ jusqu’à la fin de la chanson.

@DTracklevrai – Territoiredelours 6.5/10

Territoiredelours c’est le joli titre du nouvel album de D-Track mais aussi la rencontre entre la culture populaire, la critique sociale et les réflexions phylosophiques. Plus concrètement Territoiredelours vient de la présence accrue des ours bruns dans l’urbanité de son Outaouais natal et conséquemment dans notre rapport avec les autre êtres vivants qui tente de survivre à nos côtés alors nous avons plutôt tendance à leur mettre des bâtons dans les roues. Si sa parole est imagée et riche, les beats sont un peu répétitifs et linéaires. Cela dit le démarche artistique demeure grandement respectable.

Lynda Lemay – Entre la flamme et la suie (Amours et patterns) 6.5/10

Après un pause de huit mois dans la progression de son projet de onze albums en 1111 jours, voilà que Lynda Lemay repart la machine avec un deuxième album en tout juste un mois (Il n’y a qu’un pas est sortie le 20 janvier dernier). Plus linéaire que l’était le précédent, Entre la flamme et la suie oscille entre mélancolie et nostalgie et Lynda parle des blessures du corps comme de l’esprit mais aussi de la vie qui peut et doit renaître.

20Some – FIYAH 7.5/10

Après HomeRun en octobre dernier le rappeur 20Some (que l’on a connu au sein des Dead Obies) revient ave le mini album FIYAH réalisé par Vince Carter. De la culture populaire aux enjeux sociaux, pas mal tout y passe et dépit de la courte durée du EP (moins de 20 minutes). Flottant sur des rythmiques cadancées, 20Some observe et constate avec verve qu’il ne fait pas exception et que la vie passe vite… comme le EP; j’en aurais bien pris un peu plus.

@jillbarber – Homemaker 8/10

C’est avec un désir de raconter que la canadienne Jill Barber poursuit son virage Folk délaissant le Jazz de ses débuts. Sur Homemaker c’est plus un foyer réconfortant qu’elle cherche à construire. Relatant ses échecs avec l’envie d’en grandir sur un ton de confidences chaleureux et réconfortant, Barber offre beaucoup de beauté. Car oui la beauté peu émerger de la tristesse. Ainsi, si Homemaker est parfois mélancolique ce n’est que pour prendre conscience du passé afin de mieux avancer.

#ZooBaby ( @DufourTheriault ) – Volume 2 7/10

Dansant, sensuelle, accrocheur et accessible, voilà ce que cache ce Volume 2 de Zoo Baby. La diversité musicale y est aussi très présente avec un intéressant mélange de Funk et de Disco mais également des touches Folk, une dégaine de Crooner et une âme Rock (après tout Zoo Baby c’esr Xavier Dufour-Thériault, membre de Gazoline!). Avec son écriture franche faisant de nous des voyeurs Zoo Baby sait être autant léger que tragique lorsque nécessaire. Décontracté ou désabusé… ça reste à voir mais la recherche est très agréable.

Vanille – La Clairière 7.5/10

Pour son deuxième album, Vanille a réussi son virage de la Pop ensoleillée à la Folk des années 60 tout en demeurant moderne. Un petit quelque chose de ses compatriotes de Bon Enfant mais sans le côté brouillon. Sur La Clairière on est presque dans le pastoral mais sans la religion. Un brin Baroque et pas mal de Françoise Hardy. Les orchestrations se déploient avec finesse et la clarté mélodique rend l’œuvre lisse. Apaisant.

@KimChurchill – Dawn Sounds 7/10

Sortie il y a environ un moi mais découvert seulement aujourd’hui voici Dawn Sounds. Pour son septième album complet, Kim Churchill ne déçois guère mais en même temps il ne m’a pas vraiment surpris… Ah il y a bien eu ses quelques jolies passages doucement orchestrés par-ci par-là mais sinon Dawn Sounds s’avère la même recette de Folk ensoleillée qu’il maîtrise si bien. L’album est joyeux et s’écoute sans hurt avec un plaisir renouvellé à chaque fois que notre attention revient accrochée par un je-ne-sais-quoi de charmant. Libre, Churchill nous transmet sa passion et disons qu’ayant découvert cette album LA journée la plus froide depuis un sapré bout de temps, Dawn Sounds à réchauffé mon coeur et mon esprit.

@ShaniaTwain – Queen of Me 6/10

Si Queen of Me était son premier album, Shania Twain ne serait peut-être pas devenue la mega-star que l’on connait, mais pour un premier album en cinq ans, la proposition contient assez de « souvenirs de la gloire passée » pour nous faire passer un fichu de bon moment. À commencer par un retour aux sonorité Country; bien sur la Pop est toujours présente mais le Country refait surface et fait plutôt bonne figure. Ainsi, malgré quelques petits passages légèrement monotones et un manque d’évolution, Queen of Me nous rappelle la grâce et l’énergie de Shania Twain.

Greg Beaudin – Tiamat, mon amour 7.5/10

Tiamat, mon amour… clin d’oeil à Hiroshima, mon amour… peut-être car dans le cas du film de Ranais/Duras et dans ce premier album solo de Greg Beaudin (Dead Obies, Brown Family) il est question d’amour à tout le moins difficile mais d’amour pareil! Bien que bien ancré dans le Hip-Hip, Tiamat, mon amour contient de nombreuse influences allant de la Soul au Jazz en passant par le R’n’B. Avec une livraison résolument « laidback » liant ses nombbreux collaborateurs (Les Louanges, Brown Family, Joe Rocca, Bazzart et Eman au micro et Badminto, Jam, Worry, JMF, QuietMike, Nimbustwokay et Félix Petit à la production, Tiamat, mon amour réussit à éviter le piège de partir dans toute les direction et reste homogène grâces à sa forte ligne directrice: l’envie de revoir un amour déchu voir nocif.

-M- – Astérix & Obélix: L’empire du milieu 7.5/10

Il semble que le plus récent film de la franchise Astérix & Obélix sois franchement mauvais… Qu’à celà ne tienne comme ça bande sonore est signé -M- (celui-là même qui lançait le fort sympathique Rêvalité en juin dernier) je me suis dis qu’en attendant de lui prêter les yeux, je lui prêterais les oreilles; d’autant plus qu’-M- y est très bien entouré (Bigflo et Oli, Bibine, Pomme, Nach, Julie Chen et Tran Vu Tran ainsi que Philippe Katerine). Cohérente malgré ses nombreuses influences (Pop, Hip-Hop, World cette BO est aussi énergique (dût en bonne partie à la présence de très courtes pièces de moins d’une minute) et moderne dans sa réalisation bien qu’elle puisse beaucoup dans des sonorités anciennes.