Archives de juin, 2022

Bon, aie-je toujours envie de crier « À l’abordage! » à l’écoute d’un nouvel album de Alestorm? Oui et non… Oui car le groupe écossait formé en 2004 sait encore comment foutre le bordel et faire lever le party! Non car la formule se fait de plus en plus sentir et ainsi les pirates peinent à se renouveller. Les mélodies sont assez accrocheuses pour nous donner envie de lever le poing bien haut mais pas assez pour casser quoi que ce soit. Côté textes, c’est un peu n’importe quoi mais aussi une belle preuve que le ridicule ne tue pas. On rigole – pas en s’en fendre la geule mais quand même. « Du rhum, des femmes et d’la bière nom de dieu. Que l’diable nous emporte, on n’a rien trouvé d’mieux » chantait l’autre…

@bazluhrmann – Elvis 6.5/10

Publié: 25 juin 2022 dans Musique

Non, je ne suis pas un grand fan du King et je n’ai pas encore vu Elvis de Baz Luhrmann mais, un peu comme Quentin Tarantino, le cinéaste a l’habitude d’accompagner ses films de bande sonore intéressante (Romeo + Juliet, Moulin Rouge) alors je me suis lancé dans l’écoute de celle-ci. L’écoute maintenant tout juste terminée je reste dubitatif… la juxtaposition de nouveaux morceaux et de classiques ne forme pas un tout très cohérent. Si la démarche se voulait une démonstration de l’influence d’Elvis sur une plus jeune génération c’est aussi réussi qu’à moitié car plusieurs interprétations semblent forcées. Oui sur Hound Dog, Trouble et Baby, Let’s Play House on peut entendre la forte ressemblance entre le vrai Elvis et celui qu’interprète Hustin Butler mais je cherche encore a comprendre la rupture de ton apportée par Eminem et son The King and I ou encore Mãneskin et son If I Can Dream. Cela dit la production, tout comme la réalisation est impressionnante et divertissante malgré le fait que 1h54 c’est long; peut aurait-il fallu faire un volume 1 et un volume 2 comme pour Moulin Rouge et Romeo + Juliet.

Les Couleurs invisibles, si ce titre peu faire écho au fresque qui peint de Montréal à Dakar, il est aussi politisé et humain. Invitation à prendre un temps d’arrêt afin de mieux réfléchir sur notre sort et l’état des choses, Les Couleurs invisibles s’il repose sur la prose toujours (et peut-être encore plus – merci à La Fin des faibles?) riche et imagée de Monk.e et sur les beats de Gyver Hypman, l’œuvre peu aussi s’appuyer sur un bon nombre de collaborateurs de renom dont Esmeralda, Imposs, Meryem Saci ou encore Connaisseur Ticaso. Son ouverture sur le monde, son désir d’avancer et sa curiosité font tous partie de ce voyage musical multiculturel et en même temps bien montréalais.

Les Autres c’est nous, quatrième album des rappeurs français Bigflo et Oli; un long album de 21 chansons totalisant 1h23 (donc un album double?). Avec leur prose claire et propre, les frangins font moins dans la nostalgie, un peu moins mais étrangement ça m’a déçu, un peu. Prônant toujours avec fierté leur accessibilité on sent que sur Les Autres c’est nous Bigflo et Oli ont brassés les cartes, lentement, doucement mais sûrement. Ainsi, le départ de l’album nous présente le duo plus mordant et incisif mais ne vous méprenez pas, les frères sont toujours les mêmes mais ils évoluent et restent à l’affût de l’état de notre monde. Une preuve que leur aura rassembleur est de nouveau au rendez-vous? On y entend des collaborations tant de la nouvelle garde (Vald et Olympe Chambert) que d’artistes bien établis (Julien Doré) et même de légendes (MC Solaar et Francis Cabrel). Les beats sont rafraîchissants et porteurs d’espoir et malgré sa durée copieuse, Les Autres c’est nous passé sans grand temps mort.

Avec l’ajout d’une réconfortante section de cordes et de somptueux cuivre Regina Spektor réussit à bonifier son univers sonore et lui permet ainsi de proposer certain de ses meilleurs morceaux en carrières (Up the Mountain, Spacetime Fairytale). Le juste dosage entre expérimentation et comfort; le tout porté par une prose personnelle et riche. Un très bon retour.

James Vincent McMorrow fait partie de ses artistes que j’aime écouter mais que j’oublie d’écouter… dommage et étrange à la fois. Avec The Less I knew (1er de deux albums à paraître cette année) les choses pourraient changer car ce lumineux album fait du bien et le croisement entre explorations sonores et rythmes accrocheurs y est fort réussit. Plus spontané et moins retravaillé les 8 pièces de l’album lui confèrent une jolie petit quelque chose de candide et d’authentique.

@Weezer – SZNZ: Summer 6.5/10

Publié: 21 juin 2022 dans Musique

Après un Printemps correct, que nous réserve L’Été de Weezer en format EP? Chose certaine, ne vous laissez pas berner par la pochette rien ne brule sur ce deuxième de quatre EP et nous ne nous retrouvons guère en enfer mais demeurons en terrain Weezer fort connu soit en Pop/Rock mais une Pop/Rock plus de tête que de coeur. Et c’est peut-être là le problème; le rythme d’écriture que s’impose Cuomo l’oblige à se détacher de lui et conséquemment à être moins incarné. Alors prenons ce Summer pour ce qu’il est: un divertissement agréable sans plus.

Après un fougueux retour en 2020 avec Such Pretty Forks in the Road (son premier album en 8 ans!) la Canadienne Alanis Morissette surprend avec The Storm Before the Calm, une oeuvre méditative invitant l’auditeur à un voyage introspectif. Cela dit, je dois avouer que les albums de musique ambiante sont pour moi les plus difficiles a noter. L’absence de mélodie, de rythme, de parole, me complexifie beaucoup la tâche. Il ne me reste plus que le ressentie, l’appréciation globale de l’œuvre. Pour The Storm Before the Calm je suis demeuré serin, calme et malgré la longueur de l’œuvre (1h45) je ne me suis pas ennuyé devant tant de pureté. Vais-je réécouter The Storm Before the Calm régulièrement? Probablement pas mais si le besoin d’apaisement se fait sentir j’essayerai d’y penser et le glisserai dans ma playlist.

@Drake – Honestly, Nevermind 6.5/10

Publié: 17 juin 2022 dans Musique

Drake proposait le très ordinaire Certified Lover Boy en septembre dernier (soit neuf mois après ce dernier… rappelez-vous sa pochette…). Aujourd’hui, il rapplique avec Honestly, Nevermind. Est-ce que cette sortie hâtive sera nous présenter un Drake en pleine forme? Pas tout à fait. Bien que Honestly, Nevermind emprunte de nouveaux sentiers plus Dance, je n’ai pu m’empêcher de chercher l’étincelle, le wow effet; et j’ai trop rapidement glisser dans une surabondance d’autotune et d’influences mal digérées (bonjour Daft Punk). Une vraie surprise que je risque d’oublier rapidement par contre.

@ayradband – III 8/10

Publié: 17 juin 2022 dans Musique

Pour leur troisième album Ayrad propose de nouveau un alliage de Funk, de Raï et de Rock sablonneux, le tout porté par une section de cuivres énergique. Ainsi, comme sur Zoubida, leur album précédent, le groupe n’hésite pas à incorporer des éléments contemporains dans le univers sonore comme de nombreuses touches d’Electro mais aussi une basse plus soutenue. Plus “lourd” III impressionne par son amalgame des styles (ajoutons le Funk, le Gipsy, la Reggada, le Chaâbi et aussi des rythmes latins à ceux déjà mentionnés). Je m’en voudrais de ne pas mentionner la voix d’exception de Hamza Abouabdelmajid et son chant en arabe empreint d’émotions. Des musiciens sans frontière de talent au service de la musique.

En attendant le nouvel album de Mentana plus tard cette année, Viviane Audet, Robin-Joël Cool accompagné d’Alexis Martin propose la bande originale du film de Rafaël Ouellet Arsenault & Fils. Si les influences sont multiples (Baroque/Folk/Americana/Ambiant) l’œuvre demeure cohérente et donne envie de voir les images pour lesquelles elle a été crée.

-M- – Rêvalité 8/10

Publié: 13 juin 2022 dans Musique

Des rythmes possédants beaucoup de groove, une dégaine très funky et une ambiance fort majoritairement optimiste; voilà qui présente bien Rêvalité, le nouvel album de -M- (Matthieu Chedid). Avec une présentation renvoyant au vinyle avec une Face A plus Rock endiablée et une Face B plus Pop paisible Rêvalité déborde de petits détails sonore savamment placés ici et là permettant des écoutes répétées toujours enrichissantes. Il faut dire de -M- à toujours eu le sens du spectacle et sait créer un univers qui lui est propre et rassembleur à la fois. Mélancolique mais aussi regardant vers l’avant ou plutôt vers autrui mélancolie Rêvalité fait voyager l’auditeur avec ses influences latine jazzy.

@DTracklevrai – Raptualité Vol.2

Publié: 11 juin 2022 dans Musique

Comm il la fait en juillet dernier, D-track regroupe ses Rap sur l’actualité en un volume 2 de Raptualité. Un bref Bye Bye poétique riche en images et en faits avec de l’humour mais aussi prise de parole.

Heart Attack – Negative Sun 8/10

Publié: 10 juin 2022 dans Musique

Si vous aimez votre Trash Metal avec des mélodies épiques, des riff de guitares mordants et une batterie martellante, ce troisième album de Heart Attack est pour vous. Native Sun ne réinvente en rien la roue mais est efficace à souhait; les français ne manquent guère d’énergie et tiennent la cadance durant tout l’album. Cela dit, Heart Attack ne fait pas du surplace non plus car on y entend plusieurs touches de Prog durant toute l’oeuvre sans oublier que Negative Sun se termine avec une reprise de Jesus He Knows Me de Genesis! Bien joué!

@axlaustade – Plus tôt 8/10

Publié: 10 juin 2022 dans Musique

Steve Dumas, Francis Mineau et Jonathan Dauphinais se sont lancé le défi d’approfondir leur manière de raconter des histoires instrumentales. Ainsi est venu Plus tôt, une courte suite de 3 pièces d’expérimentation autour de la chanson Plus tôt d’Alexandra Stréliski. Comme quoi les racine Grunge d’Axlaudade ne sont pas une fin en soi.

@monstersandmen – Tíu 8/10

Publié: 10 juin 2022 dans Musique

C’est étrange mais à la vue de cette (moche) pochette je m’attendais plutôt à un croisement entre Animal Collective et Radiohead… Et pourtant, Tíu s’avère être un (trop) bref exemple de ce que Of Monsters and Men fait de mieux soit un Rock positif (bien que parfois sombre) intelligent et inventif.

15 ans après avoir foulé les planches du Carnegie Hall pour y présenter Rufus Does Rudy, Rufus Wainwright entre maintenant aux studios Capitol afin d’enregistrer une version studio de quinze titre dont un medley comprenant trois pièce, appelée Rufus Does Judy at Capitol Studios. Très bien orchestré, les enregistrements apportent étrangement peu aux versions du spectacle d’il y a 15 ans; cela dit la proposition s’écoute très bien et est fort agréable. La voix de Rufus brille sur une œuvre riche et intemporelle.

@AniqueGranger – Rewind 8/10

Publié: 10 juin 2022 dans Musique

Poursuivant sa démarche entamée en 2019 avec Le Ruban de la cassette, qui se déployait et se déploie toujours en balados (les épisodes du balados sont offerts sur L’atelier culturel de Radio-Canada) et en chansons, Anique Granger est de retour avec Rewind. Cette fois, Anique confectionne une sorte de machine à remonter dans le temps lui permettant de créer ses épisodes via les archives de témoignages de femmes pour ensuite effectuer un parallèle avec aujourd’hui. Pour son volet chansons, Anique a fait appel, pour livrer ses mélodies à la fois accessibles et complexes, à Olaf Gundel (guitare baryton, lapsteel), Pascal Racine-Venne (percussions), Aleksi Campagne (violon) et Cédric Dind-Lavoie (contrebasse) afin d’habiller à merveille sa poésie riche et chargée d’émotion.

Sept mois après avoir proposé le EP Aguà, le groupe montréalais en offre un prolongement désaltérant avec Aguà Extend’eau. La proposition est bien arrosée et donne inévitablement envie de faire la faniente sur la plage au soleil mais j’ai parfois eu l’impression qu’une formule « Clay and Friends » s’intallait et que le groupe était légèrement sur le pilote automatique. Cela dit Aguà Extend’eau ravivera ceux et celles souhaitant faire la fête sur une musique d’ici intelligente et rassembleuse; ce qui n’est pas rien.

C’est son droit mais les fidèles qui souhaite renouer avec le compositeur du Fabuleux destin d’Amélie Poulain risque de ne pas comprendre. 11 5 18 2 5 18 ne possède pas le charme de sa célèbre BO mais plutôt une grande froideur que l’émotion peine à casser. Constitué de pièces minimalistes et expérimentales 11 5 18 2 5 18 n’est pas pour toutes les oreilles mais saura plaire à ceux et celles qui n’ont pas peu d’être un brin déstabilisé.

@saratogamusique – Forêt 7/10

Publié: 8 juin 2022 dans Musique

Sur Forêt, Saratoga fait l’éloge de la lenteur et du silence… avec un album instrumental. Ainsi cette album sans mot poursuit l’idée d’économie, de grande sobriété entamée depuis leur debut mais en allant encore plus loin. Devenu quatuor pour l’occasion avec l’ajout de Guillaume Bourque et Mathieu Charbonneau, il en résulte tout un risque pour le duo formé à l’origine par Chantal Archambault et Michel-Olivier Gasse reconnu pour sa douce poésie et ses envoûtante harmonies vocales. Les pièces de musique Ambiante se développent (ou pas) lentement et leur beauté réside dans les détails. Une courtepointe sonore, un brin hivernale) qui se tisse sans heurt chez l’auditeur.

Ayant muté de l’indifférence Punk à la technicalité du Trash Metal Pogo Car Crash Control (en dépit de son nom anglais) à toujours conservé l’audace du français. De remise en questions en remise en questions le groupe sait garder sa force de frappe et son désir d’évolution, de regarder en avant. Puissant, violent et salvateur Fréquence violence est bien de son époque en dénonçant le chacun pour soit mais en même temps en aimant bien jouer avec son image. Comme quoi l’être humain n’en n’est pas à un paradoxe près.

Si vous cherchez de la beauté mèlés à de la douceur, cette Session Live H2T (Hotel2Tango) de Peter Peter est définitivement pour vous (et moi). En dépouillant une demie-douzaine de ses chansons pour les amener à leur plus simple appareil Peter Peter permet à l’auditeur d’en découvrir toute leur vulnérabilité. Son chant chuchoté calme et en même temps enveloppe celui qui lui tend l’oreille. Les pièces jouées dans ce coccon intime gagnent ainsi en profondeur et il fait bon de les retrouver.

Les Plus Grands Duos francophones de l’année c’est un pur dose d’ironie, un soupçon de n’importe quoi mais un aura accrocheur et festif. Selon leur communiqué « Qualité Motel s’inscrit dans la tradition des grands duos québécois. Après Ginette et Céline, Marie-Ève Janvier et Jean-François Breault, Érik et Sonny Caouette, Sol et Gobelet » mais avec l’aide de Jay Scott et Marilyne Léonard, Jam Khalil et Laroie, Xela Edna et Carla Blanc, P’tit Belliveau et Franky Fade ainsi que L’Isle et Luis Clavis. Si le résultat est parfois… peu subtile, le EP appel l’été autant pour ses moment de flemmardise au soleil que pour ceux de célération estival!

Alors que l’on croyait l’aventure de le excellent album Hollow terminé suite à la parution du EP Le voyage de M. Lonely dans la lune, voilà que le groupe montréalais revient avec Elephant Stone Present Hollow, le EP ainsi que le court métrage, réalisé par Laurine Jousserand. Si la vidéo raconte l’histoire de la destruction de la Terre par l’homme, c’est que le groupe a voulu créer un monde moderne et citadin, un brin austère afin de poursuivre l’exploration de thème liés à l’apocalypse à partir de la face A de leur album du même nom. Porté par une escalade de voix harmonisées et bien sur accompagnée du trio propre au groupe (guitares, sitar, batteries). Construit autour d’un trame narative solide, sombre mais mais tristement réalite Elephant Stone Present Hollow s’avère un drapeau rouge levé de plus pour notre survie.
(Lien vers la vidéo: https://www.youtube.com/embed/mzA-6qYOhIQ?feature=oembed&autoplay=1 )