Archives de août, 2022

Après un premier album homonyme et un long simple intitulé L’espace intermédiaire, tous deux parus en 2020, Mille Milles, alias Vincent Legault (Dear Criminals), est de retour avec Quatre allumettes. Sept pièces instrumentales douces et vascillantes comme la chandelle en couverture. Dans un univers Ambiant/Classical on écoute une succession d’instants d’apesanteur ou comme Mille Milles on se déconecte et on se recentre sur nous même.

Gab Bouchard – Grafignes 8/10

Publié: 26 août 2022 dans Musique

Dans le livret de Grafignes, Gab Bouchard écrit qu’il sagit d’un «album imaginé dans la peine, macéré dans le vin rouge, né dans la noirceur de l’hiver et enregistré dans le fun»; et deviné quoi? Ça s’entend du début à la fin et s’est une des force de l’album. La douleur est omniprésente sur l’album mais, en même temps, on ressent tout le plaisir qu’on eu Gab est ses acolytes de jouer ensemble pour l’enregistrement de l’album. Il en découle une oeuvre aux sonorités Rock résolument seventies – époque ou la peine servait souvent de lietmotiv au plaisir de jouer – où est dépeint les écorchés, les dépendancesmais aussi la recherche de guérison. Ainsi le titre Grafignes fait autant échos au regard que l’on porte à la détresse humaine qu’à l’auto-mutilation. Mélodiquement capable de gros riffs qui Grafignes (s’cuzez-là) que de tendresse et de dévoilement.

@Pommeofficial – Consolation 7.5/10

Publié: 26 août 2022 dans Musique

Finit l’angoisse perpétuelle pour Pomme… Pas tout à fait mais sur Consolation (son troisième album), l’artiste revient plus apaisé et plus sereine avec une proposition Pop mettant de l’avant une conscience écologique et féministe. Un oeuvre intime mais tourné vers autrui, la plus québécoise de chanteuse française cherche à s’affranchir du besoin de vivre dans les regard des autres. Enregistré presque entièrement ici, au studio Wild de Saint-Zénon, Consolation possède un je-ne-sais-quoi de la rigeur des nos hivers québécois. Si Pomme est resté elle-même, sur Consolation elle explore davantage avec sa voix et explore ainsi de nouvelles avenues artistiques pour notre grand bonheur.

@muse – Will of the People 7.5/10

Publié: 26 août 2022 dans Musique

Le groupe Anglais Muse propose avec Will of the People un album en montagnes russe avec des descentes en enfer de riffs puissants et des montées orchestrales panachées. Côté texte il devient difficile de savoir si la réalité a rattrapée la prose de Bellamy ou s’il s’agit plutôt de l’inverse mais l’aspect catastrophique des textes sied bien à notre époque. Will of the People est peut-être trop varié pour être grandiose mais il sera plaire à plusieurs.

@LDCBAND – Eraser 8/10

Publié: 26 août 2022 dans Musique

Je me suis toujours demandé comment faisait le groupe Allemand Long Distance Calling pour transmettre des messages aussi clair dans leur musique… instrumentale! À ce niveau, Eraser est toujours aussi impressionnant. Il est ici question de l’extinction des espèces par la lente destruction de la nature et donc de nos moyens de subsistance. Exprimé dans un Rock progressif juste assez sophistiqué mais accessible. Tout en nuance, LDC n’hésite pas à varier les tempos touchant même parfois à la mélancolie. Possédant plus que son lot de riffs puissants et mordants Eraser sait aussi montrer les dents faut de se servir de sa langue. Les musiciens chevronnés de Long Distance Calling prouve qu’il sont loin d’Avoir fait le tour et que ce n’est qu’un début!

Matiu – Tipatshimushtunan 7.5/10

Publié: 26 août 2022 dans Musique

Après avoir lancé un EP éponyme en 2017 suivi d’un premier album Petikat en 2018, l’auteur-compositeur Matiu propose un deuxième album Tipatshimushtunan (qui signifie Racontez-nous en innu). L’album, réalisé par Louis-Jean Cormier, permet à Matiu de demeurer près de ses racines en relatant l’histoire de sa communauté mais aussi simplement les relations Humaines avec un grand H. Attachant, Matiu, tel le gros nounours que l’on retrouve sur sa pochette, est authentique et sensible mais sais aussi sortir les crocs pour s’affirmer lorsque nécessaire.

Sur Il était une fois un garçon comme toi Larche réussit avec habileté à propulser en douceur l’auditeur dans un Folk/Rock influencé par la chanson française (Des lumières se ferment rappelle Jacques Brel) dans un univers tantôt réconfortant, tantôt confrontant. Voyage au coeur des sentiments humains tirés du quotidien autant que de l’espoir; le tout déployé à l’aide d’une prose imagée et accessible où tel un miroir, Larche nous revoie autant notre propre image que la sienne.

Six années se sont écoulé depuis la parution du splendide Inland Desire par la formation montréalaise Mentana. Magnifique ode aux grands espaces et aux grands chemins, Rise from the Wreck est porté par les guitares Country et la voix rocailleuse de Robin-Joël Cool ainsi que du piano et des douces harmonies vocales de Viviane Audet. En plus de s’être alié aux services de Philippe Brault pour une co-réalisation, le couple à aussi fait appel au talent d’Erik West-Millette (basse) et de Yannick Parent (batterie) pour une section rythmiques soutenue et enveloppante et cinématographique. Mélangeant Folk et Américana, Mentana relate avec émotion la tragédie de Lac-Mégantic mais aussi leur amour de l’Ouest canadien et du Sud des États-Unis. La force de la résillience et l’importance de la famille sont au coeur de ce deuxième album inspirant.

@MfnH – Of Kingdom and Crown 8/10

Publié: 26 août 2022 dans Musique

Après l’échec de Catharsis (Qui n’était pourant pas si mauvais!) plusieurs ne donnaient plus grand chose de Machine Head. C’était bien mal connaitre Robb Flynn qui avec une groupe revampé revient nous péter la gueule solidement! Peut importe la raison vous ayant fait appécier Machine Head par le passé, vous le retrouverai sur Of Kingdom and Crown; des envolées épique, une évacuation douloureuse et un Metal matraquant! Sans répit, le groupe nous martellent avec véhémence. Passant de Trash à l’os (Choke on the Ashes of You Hate) à des riffs tonitruants (Bloodshot) après un départ Prog de 10 minutes (Slaughter the Martyr) tout est à ça place, précis et jouissif! Il s’agit d’un album surprenant débordant de morceaux assassins avec de l’énergie et de la passion à revendre.

Un hommage au cinéma de tête mais avec beaucoup de cœur, voilà comment j’introduirais La Mélodie, le fleuve & la nuit, nouvel album de Jérôme Minière. C’est que les références cinématographiques abondent dans les textes et que, sans être un véritable album concept, l’œuvre se déploie un peu comme un long plan séquence et parce que cette amour se transpose dans un Electro/Pop plus accessible plus émotif qu’à son habitude. Sans oublier que l’artiste fusionne son côté penseur humoristique (généralement réservé à son alter ego Herri Kopter) avec son côté plus personnel. Ses mélodies sensibles servent de splendide véhicule à sa prose d’une beauté mélancolique toujours renouvelée. Avec son phrasé unique et un quatorzième album (et EP) aussi magnifique, Jérôme Minière poursuit un parcours d’une pertinence remarquable.

Sloan Lucas – Oh Shit Sorry 7/10

Publié: 22 août 2022 dans Musique

Un an et demi après le guerrier Oh Shit Ok, la rappeuse Sloan Lucas rapplique avec Oh Shit Sorry, un deuxième mini album plus mature mais tout aussi pertinent. Sa prose revendicatrice teintée d’humour noir laisse maintenant place à une certaine douceur… le calme après la tempête… où avant? Supporté par les rythmes de Nicky Savage, Yabu, ACS et Dudu, Sloan Lucas semble tranquillement s’imposer dans la scène Rap queb et c’est tant mieux!

Lancé en catimini en mai dernier, je suis (enfin) tombé sur Everything Was Forever Until it Was No More, le septième album du groupe de Montréal Esmerine. Ce premier album en cinq ans offre une quiétude salvatrice aux tensions que ressent n’importe quel être humain conscientisé. Dans un esprit post-Baroque et Classique-instrumental aux effluves Folk, le groupe trouve un bel équilibre entre romantisme et mélancolie ou encore réflexion et contemplation.

@Hot_Chip – Freakout/Release 8/10

Publié: 19 août 2022 dans Musique

Le changement de garde s’était déjà amorcé sur A Bath Full of Ecstasy (2019) mais est maintenant complété sur Freakout/Release, le nouvel album des Anglais Hot Chip. Plus joyeux et dansant que jamais, le groupe semble définitivement prendre un malin plaisir à laisser entrer la lumière et le plaisir dans leur univers musical. Il en résulte une oeuvre divertissante et accrocheuse à souhaits. Cela dit, les sujets sont parfois plus lourds qu’il ni paraît (dépression, anxiété) mais ils sont livés dans légèreté déconcertante. Une très belle évolution, inspirante et intelligente.

Drogue – Zéro trouble 8/10

Publié: 19 août 2022 dans Musique

Après un premier EP éponyme paru en février dernier, la super-formation Drogue composé de Ludwig Wax (voix), Pierre Fortin (batterie, percussions, basse), Stéphane Papillon (guitare électrique, back-vocals) et Jean-Sébastien Chouinard (guitare électrique) est déjà de retour avec un nouvel EP Zéro trouble; une proposition plus réfléchie taillée sur mesure pour les amoureux de Rock incisif. Une preuve que lourdeur musicale ne doit pas obligatoirement rimer avec défaitisme car Zéro trouble s’avère une maxime emprunt de positivisme et de résilience. Brut les son de Drogue est un excellent véhicule pour la vigilance devant la désinformation et la répercution des mouvements de masse. Tonitruant et énergisant!

@LisbonneTLG – Désir 8/10

Publié: 19 août 2022 dans Musique

Le duo Lisbonne télégramme (Maritza et François Dufault) fêtes leur 10e anniversaire avec la parution du EP Désir. La séduction autant que le souhait de s’affranchir des fardeaux qu’on accumulent au fil du temps résonne sur le EP grâce à une musique variée passant du Folk au Rock avec quelques touches d’Electro. Une œuvre créée dans la spontanéité mais d’abreuvant d’une collaboration riche de dix ans.

La reine des Beats c’est vraiment Megan Thee Stallion; elle déchire sur chaque morceaux de ce Traumazine. Incisive, inventive et moderne, l’album est musicalement accrocheur du début à la fin. Cela dit, la surabondance de M, N, B et F words laisse croire à une (fausse) faiblesse linguistique mais surtout donne une impression de répétitions. Dommage car son flow impressionne autant que son ouverture à la confession. Varié, vulgaire et victorieux.

C’est vrai que The Alchemist’s Euphoria part dans tout les sens (Rock, Pop, Dance…) mais surprenamment, dans cet éclectisme émane une certaine intimité. Peut importe le chemin emprunté, Sergio Pizzorno et sa bande reste en contrôle. Très imaginatif, Kasabian livre un album bien titré où la chimie n’a d’égal que son euphorie.

@CarlBastien – Blue Sea 7.5/10

Publié: 12 août 2022 dans Musique

Blue Sea c’est le nom d’un lac en Haute-Gatineau où l’auteur-compositeur-interprète-réalisateur et multi-instrumentiste Carl Bastien à puisé son inspiration pour ce nouvel EP, son troisième. Si la proposition est toujours Country, Bastien y explore pas mal plus musicalement pendant qu’au niveau des paroles, l’artiste demeure très intimiste. Après avoir travaillé avec presque tout le monde du milieu artistique quebecois, Carl Bastien se cherche peut-être un brin mais cette recherche s’avère très riche et stimulante.

Ça fait plus de vingt ans que Danger Mouse souhaite faire un album avec Black Thought, cofondateur de The Roots et si l’attente en aura value la peine, on y entend tout de même que Cheat Codes à été très réfléchi, peut-être même un peu trop. L’œuvre très cérébrale manque de spontanéité et le flow de Black Thought semble parfois répétitif bien que les textes demeurent astucieux et dégourdis. Musicalement, Cheat Codes est d’une richesse impressionnante, avec ses échantillonnages des années 70 puisant dans la Soul et le Funk avec un soupçon de psychédélisme. Même si bon nombre des nombreux collaborateurs (Michael Kiwanuka, Raekwon, MF Doom, Kid Sister, A$AP Rocky et Run the Jewels ) apportent du relief, j’aurais aimé trouver un réel dialogue entre les deux protagonistes.

Étrange choix de pochette pour ce nouveau venu qu’est le groupe Montréalais Chop Sue Me qui présente une image plus violente et glauque qu’il est en réalité. Cela dit, Murder in the Powerhouse of the Self ne fait pas dans la dentelle non plus; cette recherche d’acceptation de l’être imparfait que nous sommes, cette quête d’empathie ne se fait pas sans heurt et sans culpabilité. Très influencé par le Grunge/Rock du milieu des années 90 , leur musique nous fait prisonnier et rapidement l’auditeur développe son syndrome de Stockholm. À suivre…

Est-ce qu’un groupe peut en venir à être prisonnier du son qu’il a forgé? À l’écoute de The Great Heathen Army, leur 12e album, j’ai eu l’impression que oui! Les rythmiques sont solides, les envolées épiques mais tout se ressemble beaucoup trop. Ainsi, Amon Amarth livre pourtant bel et bien la marchandise mais ils gageraient à donner un bon coup de roue à leur machine trop bien huilée afin de continuer à défricher leur parcours car sur The Great Heathen Army ils sont devenues prévisibles, toujours agréables mais sans surprise.